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sans dessus dessous.

vette que vous n’êtes pas capables de vider ! » s’écria de nouveau Dean Toodrink.

Et il eut l’approbation bruyante de ses collègues.

« Non, monsieur, répondit vivement le président Barbicane. Il y a là un continent, un plateau qui s’élève — peut-être comme le désert de Gobi dans l’Asie Centrale — à trois ou quatre kilomètres au-dessus du niveau de la mer. Et cela a pu être facilement et logiquement déduit des observations faites sur les contrées limitrophes, dont le domaine polaire n’est que le prolongement. Ainsi, pendant leurs explorations, Nordenskiöld, Peary, Maaigaard, ont constaté que le Groënland va toujours en montant dans la direction du nord. À cent soixante kilomètres vers l’intérieur, en partant de l’île Diskö, son altitude est déjà de deux mille trois cents mètres. Or, en tenant compte de ces observations, des différents produits, animaux ou végétaux, trouvés dans leurs carapaces de glaces séculaires, tels que carcasses de mastodontes, défenses et dents d’ivoire, troncs de conifères, on peut affirmer que ce continent fut autrefois une terre fertile, habitée par des animaux certainement,