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sans dessus dessous.

Bremerhaven, sur la Hansa et la Germania. La Hansa, écrasée par les glaces, sombre un peu au-dessous du soixante et onzième degré de latitude, et l’équipage ne doit son salut qu’à ses chaloupes qui lui permettent de regagner le littoral du Groënland. Quant à la Germania, plus heureuse, elle rentre au port de Bremerhaven, mais elle n’avait pu dépasser le soixante-dix-septième parallèle.

« En 1871, le capitaine Hall s’embarque à New-York sur le steamer Polaris. Quatre mois après, pendant un pénible hivernage, ce courageux marin succombe aux fatigues. Un an plus tard, le Polaris, entraîné par les icebergs, sans s’être élevé au quatre-vingt-deuxième degré de latitude, est brisé au milieu des banquises en dérive. Dix-huit hommes de son bord, débarqués sous les ordres du lieutenant Tyson, ne parviennent à regagner le continent qu’en s’abandonnant sur un radeau de glace aux courants de la mer arctique, et jamais on n’a retrouvé les treize hommes perdus avec le Polaris.

« En 1875, l’Anglais Nares quitte Portsmouth avec l’Alerte et la Découverte. C’est dans cette campagne mémorable, où les équipages établirent