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p’tit-bonhomme.

— Monsieur O’Brien, mieux vaudrait qu’ils n’eussent jamais eu besoin de recourir à personne !

— Je n’insisterai pas, et je respecte ces sentiments qui te font honneur… Mais continuons à raisonner et arrivons à Trelingar Castle.

— Oh ! les vilaines gens, ce marquis, cette marquise, leur fils Ashton !… Quelles humiliations j’ai dû supporter !… C’est là que s’est écoulé le plus mauvais de mon existence…

— Et c’est heureux qu’il en ait été de même, pour en revenir à notre système de déductions. Si tu avais été bien traité à Trelingar-castle, tu y serais peut-être resté…

— Non, monsieur O’Brien ! Des fonctions de groom ?… Non !.. jamais… jamais !… Je n’étais là que pour attendre… et, dès que j’aurais eu des économies…

— Par exemple, fit observer M. O’Brien, quelqu’un qui doit être enchanté que tu sois venu dans ce château, c’est Kat !

— Oh ! l’excellente femme !

— Et quelqu’un qui doit être enchanté que tu en sois parti, c’est Bob, car tu ne l’aurais pas rencontré sur la grande route… tu ne l’aurais pas sauvé… tu ne l’aurais pas amené à Cork, où vous avez si courageusement travaillé tous les deux, où vous avez retrouvé Grip, et, en ce moment, tu ne serais pas à Dublin…

— En train de causer avec le meilleur des hommes, qui nous a pris en amitié ! répondit P’tit-Bonhomme, en saisissant la main du vieux négociant.

— Et qui ne t’épargnera pas ses conseils, quand tu en auras besoin !

— Merci, monsieur O’Brien, merci !… Oui ! vous avez raison, et votre expérience ne peut vous tromper ! Les choses s’enchaînent dans la vie !… Dieu veuille que je puisse être utile à tous ceux que j’aime et qui m’ont aimé ! »

Et les affaires de Little Boy ?… Elles prospéraient, n’ayez aucun doute à cet égard. La vogue ne s’amoindrissait pas — au contraire. Il survint même une nouvelle source de bénéfices. Sur le conseil de