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p’tit-bonhomme.

mouche ou un papillon. On le voyait réfléchi à tout, attentif au pourquoi des choses, interrogeant l’un ou l’autre, aimant à s’instruire. Ses yeux étaient fureteurs. Il ne laissait pas traîner un objet, fût-il de valeur infime. Il ramassait une épingle comme il eût ramassé un shilling. Ses habits, il les soignait, tenant à être propre. Ses ustensiles de toilette, il les rangeait avec soin. L’ordre était inné en lui. Il répondait poliment quand on lui parlait, et n’hésitait pas à insister sur les réponses qui lui étaient posées, quand il ne les avait pas comprises. En même temps, on vit qu’il ferait de rapides progrès en écriture. Le calcul surtout semblait lui être facile, non qu’il y eût en lui l’étoffe de ces Mondeux et de ces Inaudi, qui, après avoir été de petits prodiges, n’ont réussi à rien dans un âge plus avancé ; mais il combinait aisément quelques opérations de tête, là où d’autres enfants auraient certainement dû prendre la plume. Ce que Murdock put constater, non sans en éprouver une réelle surprise, c’est que c’était le raisonnement qui semblait diriger toutes ses actions.

Il convient de noter aussi que, grâce aux leçons de Grand’mère, il montra du zèle à se conformer aux commandements de Dieu, tels que les a formulés la religion catholique, si profondément enracinée au cœur de l’Irlande. Chaque jour, il faisait avec ferveur sa prière du matin et du soir.

L’hiver s’écoulait — un hiver très froid, harcelé de grands vents, plein d’impétueuses rafales déchaînées comme des trombes à travers la vallée de la Cashen. Que de fois, on trembla à la ferme pour les toitures qui risquaient d’être emportées, pour certaines portions de murs en paillis, qui menaçaient ruine ! Quant à demander des réparations au middleman John Eldon, c’eût été inutile. Aussi Martin Mac Carthy et ses enfants en étaient-ils réduits à s’en charger eux-mêmes.

En dehors du battage des grains, cela devenait la grosse occupation : ici un chaume à reprendre, là une brèche à boucher, et, en maint endroit, les clôtures à consolider.

Pendant ce temps, les femmes travaillaient diversement — Grand’mère filant au coin du foyer, Martine et Kitty veillant aux étables