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nord contre sud.

VII

derniers mots et dernier soupir


Ce jour même, 17 mars, James et Gilbert Burbank, M. Stannard et sa fille, rentraient avec le mari de Zermah à la plantation de Camdless-Bay.

On ne put cacher la vérité à Mme Burbank. La malheureuse mère en reçut un nouveau coup, qui pouvait être mortel dans l’état de faiblesse où elle se trouvait.

Cette dernière tentative pour connaître le sort de l’enfant n’avait pas abouti. Texar s’était refusé à répondre. Et comment l’y eût-on obligé, puisqu’il prétendait ne point être l’auteur de l’enlèvement ? Non seulement il le prétendait, mais, par un alibi non moins inexplicable que les précédents, il prouvait qu’il n’avait pu être à la crique Marino au moment où s’accomplissait le crime. Puisqu’il avait été absous de l’accusation lancée contre lui, il n’y avait plus à lui donner le choix entre une peine et un aveu qui aurait pu mettre sur la trace de ses victimes.

« Mais, si ce n’est pas Texar, répétait Gilbert, qui donc est coupable de ce crime ?

— Il a pu être exécuté par des gens à lui, répondit M. Stannard, et sans qu’il ait été présent !

— Ce serait la seule explication à donner, répliquait Edward Carrol.

— Non, mon père, non, monsieur Carrol ! affirmait miss Alice. Texar était dans l’embarcation qui entraînait notre pauvre petite Dy ! Je l’ai vu… je l’ai reconnu, au moment où Zermah jetait son nom dans un dernier appel !… Je l’ai vu… je l’ai vu ! »

Que répondre à la déclaration si formelle de la jeune fille ? Aucune erreur