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nord contre sud.

Texar, soutenu par ses partisans, était depuis peu de temps à la tête de la ville.

« Que répondrai-je ? demanda le messager.

— Rien ! » répliqua James Burbank.

Le messager se retira et fut reconduit à son embarcation, qui se dirigea vers la rive gauche du fleuve.

Ainsi, sur ordre de l’Espagnol, les anciens esclaves de la plantation allaient être dispersés ! Par cela seul qu’on les avait fait libres, ils n’auraient plus le droit de vivre sur le territoire de la Floride ! Camdless-Bay serait privée de tout ce personnel sur lequel James Burbank pouvait compter pour défendre la plantation !

« Libre à ces conditions ? dit Zermah. Non, jamais ! Je refuse la liberté, et, puisqu’il le faut pour rester près de vous, mon maître, j’aime mieux redevenir esclave ! »

Et, prenant son acte d’affranchissement, Zermah le déchira et tomba aux genoux de James Burbank.


IX

attente


Telles étaient les premières conséquences du mouvement généreux auquel avait obéi James Burbank en affranchissant ses esclaves, avant que l’armée fédérale fût maîtresse du territoire.

À présent, Texar et ses partisans dominaient la ville et le comté. Ils allaient se livrer à tous les actes de violence auxquels leur nature brutale et grossière devait les pousser, c’est-à-dire aux plus épouvantables excès. Si, par ses dénonciations vagues, l’Espagnol n’avait pu, en fin de compte, faire