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fin d’une triste année.

taine John et son équipage. C’eût été le renversement du système sur lequel il avait échafaudé son avenir.

« Oui… répondit alors M. William Andrew, je le sais… Il y a eu de ces sauvetages quasi miraculeux… Tout ce que vous m’avez dit là, monsieur Burker, je me le suis dit… Mais il m’est impossible de conserver le moindre espoir ! Quoi qu’il en soit, — et c’est ce dont je suis venu vous parler aujourd’hui, — je désire que Dolly ne reste point à votre charge…

— Oh ! monsieur Andrew…

— Non, monsieur Burker, et vous permettrez que les appointements du capitaine John restent à la disposition de sa femme, tant qu’elle vivra…

— Je vous remercie pour elle, répondit Len Burker. Cette générosité…

— Je ne crois faire que mon devoir, reprit M. William Andrew. Et, pensant que l’argent laissé par John avant son départ doit être en grande partie dépensé…

— En effet, monsieur Andrew, répondit Len Burker ; mais Dolly n’est pas sans famille, c’est aussi notre devoir de lui venir en aide… tout autant que par affection…

— Oui… je sais que nous pouvons compter sur le dévouement de Mrs. Burker. Néanmoins, laissez-moi intervenir dans une certaine mesure pour assurer à la femme du capitaine John, à sa veuve, hélas !… l’aisance et les soins qui, j’en suis certain, ne lui auraient jamais fait défaut de votre part.

— Ce sera comme vous le voudrez, monsieur Andrew.

— Je vous ai apporté, monsieur Burker, ce que je regarde comme étant légitimement dû au capitaine Branican depuis le départ du Franklin, et, en votre qualité de tuteur, vous pourrez chaque mois faire toucher ses émoluments à ma caisse.

— Puisque vous le désirez… répondit Len Burker.

— Si même vous voulez bien me donner un reçu de la somme que je vous apporte…