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encore quelques extraits.

« Que voulez-vous, Dolly ? me répond-il. Mieux vaut s’exposer à des retards ou à des détours que de s’obstiner à suivre une route où les puits font défaut.

— En tout cas, monsieur Burker, dit vivement Zach Fren, c’est à mistress Branican et non aux indigènes que vous auriez dû faire votre communication.

— Vous agissez de telle façon avec nos noirs, ajoute Tom Marix, que je ne puis plus les tenir. Est-ce vous qui êtes leur chef, monsieur Burker, ou est-ce moi ?…

— Je trouve vos observations inconvenantes, Tom Marix ! réplique Len Burker.

— Inconvenantes ou non, elles sont justifiées par votre conduite, monsieur, et vous voudrez bien en tenir compte !

— Je n’ai d’ordres à recevoir de personne ici, si ce n’est de mistress Branican…

— Soit, Len Burker, ai-je répondu. Dorénavant, si vous avez quelques critiques à présenter, je vous prie de me les adresser et non à d’autres.

— Mistress Dolly, dit alors Godfrey, voulez-vous que je me porte en avant de la caravane à la recherche d’un puits ?… Je finirai par rencontrer…

— Des puits sans eau ! » murmure Len Burker, qui s’éloigne en haussant les épaules.

J’imagine aisément ce qu’a dû souffrir Jane, qui assistait à cette discussion. La façon d’agir de son mari, si dommageable pour le bon accord qui doit régner dans notre personnel, peut nous créer les plus graves difficultés. Il fallut que je me joignisse à Tom Marix pour obtenir des noirs de ne pas persévérer dans leur intention de revenir en arrière. Nous n’y réussîmes pas sans peine. Toutefois, ils déclarèrent que si nous n’avions pas trouvé un puits avant quarante-huit heures, ils retourneraient à Mary-Spring, afin de gagner le Sturt-creek.

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