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harry felton.

XVI

harry felton


Le steamer Orégon avait marché à une vitesse moyenne de dix-sept nœuds pendant cette navigation, qui fut favorisée par un temps superbe, — temps normal d’ailleurs dans cette partie du Pacifique et à cette époque de l’année. Ce brave navire partageait l’impatience de Mrs. Branican, à ce que répétait volontiers Zach Fren. Il va sans dire que les officiers, les passagers, l’équipage, témoignaient à cette vaillante femme la respectueuse sympathie, dont ses malheurs et l’énergie avec laquelle elle les supportait, la rendaient si digne.

Lorsque l’Orégon se trouva par 33° 51′ de latitude sud et 148° 40′ de longitude est, les vigies signalèrent la terre. Le 15 août, après une traversée de sept mille milles, accomplie en dix-neuf jours, le steamer pénétrait dans la baie de Port-Jackson, entre ces hautes falaises schisteuses qui forment comme une porte grandiose, ouverte sur le Pacifique.

Laissant à droite et à gauche ces petits golfes, semés de villas et de cottages, portant les noms de Watson, Vaucluse, Rose, Double, Élisabeth, l’Orégon passa devant Earme-Love, Sydney-Love, et vint dans Darling-Harbour, qui est le port même de Sydney, s’amarrer au quai de débarquement.

À la première personne qui se présenta à bord, — c’était un des agents de la douane — Mrs. Branican demanda :

« Harry Felton ?…

— Il est vivant », lui répondit cet agent, qui avait reconnu Mrs. Branican.