Page:Verne - Mistress Branican, Hetzel, 1891.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
mistress branican.

XII

encore un an.


Les lettres que Mrs. Branican avait reçues au cours de l’expédition ne lui permettaient guère d’espérer que cette tentative serait couronnée de succès. Aussi, après l’arrivée de la dernière, ne conservait-elle que peu d’espoir au sujet des recherches que le capitaine Ellis opérait dans les parages des Moluques.

Dès qu’elle apprit que le Dolly-Hope était au large de San-Diégo, Mrs. Branican, accompagnée de M. William Andrew, se rendit sur le port. À peine eut-il pris son poste de mouillage, que tous deux se firent conduire à bord.

L’attitude du capitaine Ellis et de son équipage disait assez que la seconde période de la campagne n’avait pas eu meilleure chance que la première.

Mrs. Branican, ayant tendu la main au capitaine, s’avança vers ces hommes, si durement éprouvés par les fatigues d’un pareil voyage, et, d’une voix ferme :

« Je vous remercie, capitaine Ellis, dit-elle, je vous remercie, mes amis !… Vous avez fait tout ce que je devais attendre de votre dévouement ! Vous n’avez pas réussi, et peut-être désespérez-vous de jamais réussir ?… Je ne désespère pas, moi !… Non ! je ne désespère pas de revoir John et ses compagnons du Franklin !… Mon espoir est en Dieu… Dieu le réalisera ! »

Ces paroles, empreintes d’une extraordinaire assurance, affirmaient une si rare énergie, disaient si fermement la résolution où