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Parmi les indigènes, on remarquait deux ou trois de ces financiers ou négociants, dont l’agent français avait parlé. Ils voyageaient sans apparat, uniquement préoccupés des affaires qui les appelaient à Sohar.

Quant à l’élément étranger, il était représenté par les trois Français, maître Antifer, Juhel, Gildas Trégomain, et les deux Égyptiens, Nazim et Ben-Omar.

Ces derniers n’avaient eu garde de manquer le départ de la caravane. Ayant appris, puisque maître Antifer ne s’en cachait pas, que celui-ci devait partir le lendemain, ils s’étaient préparés en conséquence. Il va de soi que le Malouin ne s’était aucunement inquiété de Ben-Omar et de son clerc. À eux de le suivre comme ils l’entendraient, et sans qu’il eût à en prendre souci. Son intention bien arrêtée était de ne pas avoir l’air de les connaître. Lorsqu’il les aperçut au milieu de la caravane, il ne les honora même pas d’un salut, et, sous son regard menaçant, le gabarier n’osa tourner la tête de leur côté.

Les bêtes qui servaient au transport des voyageurs et des marchandises étaient de trois sortes : chameaux, mulets, ânes. On aurait