Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lence !… Je n’étais pas dans les secrets de Kamylk-Pacha…

— Tu aurais dû les connaître, les lui arracher de son vivant, puisque tu étais son notaire !… »

Et les sabords vomirent de nouveau toute une double décharge de jurons.

Ce terrible personnage n’était autre que Saouk, le fils de Mourad, ce cousin de Kamylk-Pacha. Il avait alors trente-trois ans. Son père mort, se trouvant le seul héritier direct de son riche parent, il en eût hérité l’énorme fortune, si cette fortune n’avait été mise à l’abri de sa convoitise. On sait pourquoi, et dans quelles conditions.

Voici, du reste — très sommairement — les événements qui s’étaient accomplis, depuis que Kamylk-Pacha avait quitté Alep, emportant ses trésors, afin de les déposer dans les entrailles de quelque îlot inconnu.

À quelque temps de là, en octobre 1831, Ibrahim, suivi de vingt-deux navires de guerre, portant trente mille hommes, avait pris Gazza, Jaffa, Caïffa, et Saint-Jean-d’Acre était tombé entre ses mains l’année suivante, le 27 mars 1832.

Il semblait donc que ces territoires de la