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Il prit les lettres et les lut avec attention. (Page 197.)

deux captives, mais la jeune fille se trouvait toujours à point nommé auprès de la vieille femme, quand son secours pouvait lui être utile. Celle-ci n’avait pas tout d’abord accepté sans méfiance les soins muets de cette inconnue. Peu à peu, cependant, l’évidente droiture du regard de cette jeune fille, sa réserve et la mystérieuse sympathie qu’une communauté de douleurs établit entre d’égales infortunes, avaient eu raison de la froideur hautaine de Marfa Strogoff. Nadia — car c’était elle — avait pu ainsi, sans la connaître, rendre à la mère les soins qu’elle-même avait reçus de son fils. Son instinctive bonté l’avait doublement bien inspirée. En se vouant à la servir, Nadia assurait à sa jeunesse et à sa beauté la protection de l’âge de la vieille prisonnière. Au milieu de cette foule