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mathias sandorf.

dont les abords sont peu aisés, des villages perdus sur des rocs presque inaccessibles, des couvents isolés dans les gorges ou sur les contreforts, enfin une quantité de refuges, dans lesquels la retraite est possible, et une infinité de criques où la mer offre mille occasions de fuir. C’est, en petit, le résumé du globe, ce morceau de terre sicilienne où se rencontre tout ce qui constitue le domaine terrestre, monts, volcans, vallées, prairies, fleuves, rivières, lacs, torrents, villes, villages, hameaux, ports, criques, promontoires, caps, écueils, brisants, — le tout à la disposition d’une population de près de deux millions d’habitants, répartie sur une surface de vingt-six mille kilomètres carrés.

Quel théâtre pourrait être mieux disposé pour les opérations du banditisme ? Aussi, bien qu’il tende à diminuer, bien que le brigand sicilien comme le brigand calabrais semblent avoir fait leur temps, qu’ils soient proscrits, — au moins de la littérature moderne, — enfin, bien que l’on commence à trouver le travail plus rémunérateur que le vol, il est bon que les voyageurs ne s’aventurent pas sans précautions dans ce pays, cher à Cacus et béni de Mercure.

Cependant, en ces dernières années, la gendarmerie sicilienne, toujours en éveil, toujours sur