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mathias sandorf.

vague lueur que le couloir, faiblement éclairé, envoyait dans la cellule par l’imposte de la porte. De la main il tâtait les murs, auxquels il se pouvait qu’un clou eût été fiché. Il ne trouva rien.

Alors il eut l’idée qu’il ne serait peut-être pas impossible de démonter un des pieds des lits de fer, scellés à la paroi. Tous trois se mirent à l’œuvre, et bientôt Étienne Bathory interrompit le travail de ses deux compagnons en les appelant à voix basse.

La rivure de l’une des lames métalliques, dont l’entrecroisement formait le fond de son lit, avait cédé. Il suffisait donc de saisir cette lame par son extrémité, devenue libre, et de la plier dans les deux sens, à plusieurs reprises, pour la détacher de l’armature.

C’est ce qui fut fait en un tour de main. Le comte Sandorf eut alors en sa possession une lame de fer longue de cinq pouces, large d’un pouce, qu’il emmancha dans sa cravate ; puis, il revint près de l’embrasure et commença à user le bord extérieur des quatre alvéoles.

Cela ne pouvait se faire sans quelque bruit. Heureusement, le grondement de la foudre devait le couvrir. Pendant les accalmies de l’orage, le comte Sandorf s’arrêtait, et il reprenait aussitôt son travail, qui marchait rapidement.