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avant, pendant et après le jugement.

interdit, pendant ce voyage, d’échanger la moindre parole qui eût pu les compromettre ou même leur faciliter une commune entente, avant leur comparution devant les juges.

Une escorte de douze gendarmes à cheval, commandée par un lieutenant, s’échelonna en avant, en arrière et aux portières de la chaise de poste qui, dix minutes après, avait quitté la ville. Quant à Borik, mené directement à la prison de Trieste, il avait été mis au secret.

Où dirigeait-on les prisonniers ? Dans quelle forteresse le gouvernement autrichien allait-il les enfermer, puisque le château de Trieste ne lui suffisait pas ? C’est ce que le comte Sandorf et ses amis auraient eu grand intérêt à savoir, mais ils s’y essayèrent en vain.

La nuit était sombre. À peine si les lanternes de la chaise de poste éclairaient la route jusqu’au premier rang des cavaliers de l’escorte. On marchait rapidement. Mathias Sandorf, Étienne Bathory, Ladislas Zathmar, se tenaient immobiles et muets dans leur coin. Sarcany ne cherchait même point à rompre le silence, ni pour protester contre son arrestation, ni pour demander pourquoi cette arrestation avait été faite.

Après être sortie de Trieste, la chaise de poste fit