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LES GRANDS NAVIGATEURS DU XVIIIe SIÈCLE.

résidence, toute espèce de tracasseries de la part des Tartares. Sa femme mourut en Crimée, et enfin, dégoûté du pays et des habitants, il revint finir ses jours à Berlin, le 8 septembre 1811.

Il laissait deux ouvrages d’une importance capitale, où le géographe, l’homme d’État, le naturaliste, le commerçant pouvaient puiser en abondance des renseignements sûrs et précis sur des contrées jusqu’alors très peu connues, et dont les ressources et les besoins allaient modifier profondément les conditions du marché européen.


CHAPITRE IV
LES DEUX AMÉRIQUES

La côte occidentale d’Amérique. — Juan de Fuca et de Fonte. — Les trois voyages de Behring-Vancouver. — Exploration du détroit de Fuca. — Reconnaissance de l’archipel de la Nouvelle-Géorgie et d’une partie de la côte américaine. — Exploration de l’intérieur de l’Amérique. — Samuel Hearne. — Découverte de la rivière de Cuivre. — Mackenzie et la rivière qui porte son nom. — La rivière de Fraser. — L’Amérique méridionale. — Reconnaissance de l’Amazone par La Condamine. — Voyage de A. de Humboldt et de Bonpland. — Ténériffe. — La caverne du Cuachero. — Les « llanos ». — Les gymnotes. — L’Amazone, le Rio-Negro et l’Orénoque. — Les mangeurs de terre. — Résultats du voyage. — Second voyage de Humboldt. — Les Vulcanitos. — La cascade de Tequendama. — Les ponts d’Icononzo. Le passage de Quindiu à dos d’homme. — Quito et le Pichincha. — Ascension du Chimboraço. — Les Andes. — Lima. — Le passage de Mercure. — Exploration du Mexique. — Mexico. — Puebla et le Cofre de Perote. — Retour en Europe.

À plusieurs reprises nous avons eu l’occasion de raconter certaines expéditions qui avaient pour but de reconnaître les côtes de l’Amérique. Nous avons parlé des tentatives de Fernand Cortès, des courses et des explorations de Drake, de Cook, de La Pérouse et de Marchand. Il est bon de revenir pour quelque temps en arrière et d’envisager, avec Fleurieu, la suite des voyages qui se sont succédé sur la rive occidentale de l’Amérique, jusqu’à la fin du xviiie siècle.

En 1537, Cortès, avec Francisco de Ulloa, avait reconnu la grande péninsule de Californie et visité la plus grande partie de ce golfe long et étroit, qui porte aujourd’hui le nom de mer Vermeille.

Après lui, Vasquès Coronado, par terre, et Francisco Alarcon, par mer, s’étaient élancés à la recherche de ce fameux détroit, qui mettait en communication, disait-on, l’Atlantique et le Pacifique ; mais ils n’avaient pu dépasser le trente-sixième parallèle.

Deux ans plus tard, en 1542, le Portugais Rodriguès de Cabrillo avait atteint 44° de latitude. Là, le froid, les maladies, le manque de provisions et le