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LES GRANDS NAVIGATEURS DU XVIIIe SIÈCLE.

et de combiner d’après elles la relation de leur voyage. Cette accusation est tellement absurde, qu’il suffit de l’avoir reproduite. Nous ne nous ferons pas l’injure de la combattre.

Les deux navigateurs anglais et français ont joué chacun un assez beau rôle dans l’histoire de la découverte des côtes de l’Australie pour qu’il soit nécessaire d’élever l’un aux dépens de l’autre. La part qui revient à chacun d’eux nous semble avoir été faite avec beaucoup de justice et de discernement dans la préface de la seconde édition du Voyage de découvertes australes de Péron, revue et corrigée par Louis de Freycinet. Nous y renvoyons le lecteur que cette querelle d’antériorité de découvertes peut intéresser.


CHAPITRE II
LES EXPLORATEURS DE L’AFRIQUE

Shaw en Algérie et à Tunis. — Hornemann dans le Fezzan — Adanson au Sénégal. — Houghton en Sénégambie. — Mungo-Park et ses deux voyages au Djoliba ou Niger. — Sego. — Tombouctou. — Sparmann et Levaillant au Cap, à Natal et dans l’intérieur. — Lacerda en Mozambique et chez Cazembé. — Bruce en Abyssinie. — Les sources du Nil Bleu. — Le lac Tzana. — Voyage de Browne dans le Darfour.

Un Anglais, Thomas Shaw, attaché comme chapelain au comptoir d’Alger, avait mis à profit ses douze ans de séjour dans les États Barbaresques pour réunir une riche collection de curiosités naturelles, de médailles, d’inscriptions et d’objets d’art. S’il ne visita pas lui-même les parties méridionales de l’Algérie, il sut, du moins, s’entourer d’hommes sérieux, bien informés, qui lui donnèrent, sur beaucoup de localités peu connues, une masse de renseignements exacts et d’informations précieuses. Son travail, qu’il publia sous la forme de deux gros in-4o, avec de nombreuses figures dans le texte, porte sur toute l’ancienne Numidie.

C’est bien plutôt l’œuvre d’un érudit que d’un voyageur, et cette érudition, il faut l’avouer, est souvent fort mal digérée. Mais, quel que soit ce travail de géographie historique, il ne manquait pas de prix pour l’époque, et personne n’aurait été, plus et mieux que Shaw, en état de réunir la quantité prodigieuse de matériaux qui y sont mis en œuvre.

L’extrait suivant pourra donner une idée de la manière dont cet ouvrage est conçu :