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LES GRANDS NAVIGATEURS DU XVIIIe SIÈCLE.

CHAPITRE IV
SECOND VOYAGE DU CAPITAINE COOK
I

La recherche du continent austral. — Deuxième relâche à la Nouvelle Zélande. — L’archipel Pumoutou. — Second séjour à Taïti. — Reconnaissance des îles Tonga. — Troisième relâche à la Nouvelle-Zélande. — Seconde croisière dans l’océan Austral. — Reconnaissance de l’île de Pâques. — Visite aux îles Marquises.

Quand bien même le gouvernement n’aurait pas voulu récompenser James Cook pour la manière dont il venait de s’acquitter de la mission qui lui avait été confiée, la voix publique se serait prononcée en sa faveur. Nommé dans la marine royale au grade de « commander », à la date du 29 août, le grand navigateur, fier des services qu’il avait rendus à l’Angleterre et à la science, ne trouva pas la récompense à la hauteur de son mérite. Il aurait vivement désiré le grade de capitaine de vaisseau. Lord Sandwich, alors à la tête de l’Amirauté, lui fit observer qu’on ne pouvait le lui donner sans déroger à tous les usages admis et blesser l’ordre du service naval.

Quoi qu’il en fût, Cook s’occupait à réunir tous les matériaux nécessaires à la rédaction de son voyage ; mais, bientôt, chargé d’une besogne trop importante, il remit ses notes et ses journaux entre les mains du docteur Hawkesworth, qui devait se charger d’en mener à bien la publication.

En même temps, les observations qu’il avait faites, de concert avec M. Green, sur le passage de Vénus, ses calculs et ses relèvements astronomiques, étaient soumis à la Société royale, qui ne tarda pas à en reconnaître tout le mérite.

Les résultats si importants que le capitaine Cook avait obtenus n’étaient cependant pas complets, en ce sens qu’ils ne détruisaient pas d’une manière irrécusable la croyance à un continent austral. Cette chimère tenait encore au cœur de bien des savants. Tout en étant forcés de reconnaître que ni la Nouvelle-Zélande ni l’Australie ne faisaient partie de ce continent, et que l’Endeavour avait navigué par des latitudes sous lesquelles on aurait dû le rencontrer, ils affirmaient qu’il se trouvait plus au sud et déduisaient toutes les conséquences que sa découverte devait produire.