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LES GRANDS NAVIGATEURS DU XVIIIe SIÈCLE.

en 1791. Il fallut l’avènement de ministres imbus de l’esprit nouveau pour qu’il obtînt à cette époque le grade de capitaine de vaisseau, tardive récompense de longs et signalés services. Il mourut à Saint-Servan le 10 mars 1794.


CHAPITRE III
PREMIER VOYAGE DU CAPITAINE COOK
I

Les commencements de sa carrière maritime. — Le commandement de l’Aventure lui est confié. — La Terre de Feu. — Découverte de quelques îles de l’archipel Pomoutou. — Arrivée à Taïti. — Mœurs et coutumes des habitants. — Reconnaissance des autres îles de l’archipel de la Société. — Arrivée à la Nouvelle-Zélande. — Entrevues avec les naturels. — Découverte du détroit de Cook. — Circumnavigation des deux grandes îles. — Mœurs et productions du pays.

Lorsqu’il s’agit de raconter la carrière d’un homme célèbre, il est bon de ne négliger aucun de ces petits faits qui paraîtraient d’un mince intérêt chez tout autre. Ils prennent, alors, une importance singulière, car on y découvre souvent les indices d’une vocation qui s’ignore elle-même, et jettent toujours une vive lumière sur le caractère du héros qu’on veut peindre. Aussi nous étendrons-nous quelque peu sur les humbles commencements de l’un des plus illustres navigateurs dont l’Angleterre puisse s’enorgueillir.

Le 27 octobre 1728, James Cook naquit à Morton, dans le Yorkshire. Il était le neuvième enfant d’un valet de ferme et d’une paysanne nommée Grace. À peine en sa huitième année, le petit James aidait son père dans ses rudes travaux à la ferme d’Airy-Holme, près d’Ayton. Sa gentillesse, son ardeur au travail intéressèrent le fermier, qui lui fit apprendre à lire. Puis, lorsqu’il eut treize ans, il fut mis en apprentissage chez William Sanderson, mercier à Staith, petit havre de pêche assez important. Mais, d’être assidu derrière un comptoir, cela ne pouvait plaire au jeune Cook, qui profitait de ses moindres instants de liberté pour aller causer avec les marins du port.

Du consentement de ses parents, James quitta bientôt la boutique du mercier, pour s’engager comme mousse, sous le patronage de Jean et Henri Walker, dont les bâtiments servaient au transport du charbon sur les côtes d’Angleterre et d’Irlande. Mousse, matelot, puis patron, Cook se familiarisa rapidement avec tous les détails de sa nouvelle profession.