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du lac lomond au lac katrine.

cornemuse, il chanta de sa voix sonore un hymne, consacré aux poétiques légendes de la vieille Calédonie :


Beaux lacs aux ondes dormantes,
Gardez à jamais
Vos légendes charmantes,
Beaux lacs écossais !


Sur vos bords on trouve la trace
De ces héros tant regrettés,
Ces descendants de noble race,
Que notre Walter a chantés !
Voici la tour où les sorcières
Préparaient leur repas frugal ;
Là, les vastes champs de bruyères,
Où revient l’ombre de Fingal.


Ici passent dans la nuit sombre
Les folles danses des lutins.
Là, sinistre, apparaît dans l’ombre
La face des vieux Puritains !
Et parmi les rochers sauvages,
Le soir, on peut surprendre encore
Waverley, qui, vers vos rivages,
Entraîne Flora Mac Ivor !


La Dame du Lac vient sans doute
Errer là sur son palefroi,
Et Diana, non loin, écoute
Résonner le cor de Rob Roy !
N’a-t-on pas entendu naguère
Fergus au milieu de ses clans,
Entonnant ses pibrochs de guerre,
Réveiller l’écho des Highlands


Si loin de vous, lacs poétiques,
Que le destin mène nos pas,
Ravins, rochers, grottes antiques,
Nos yeux ne vous oublieront pas !
Ô vision trop tôt finie,
Vers nous ne peux-tu revenir !
À toi, vieille Calédonie,
À toi, tout notre souvenir !


Beaux lacs aux ondes dormantes,
Gardez à jamais
Vos légendes charmantes,
Beaux lacs écossais !