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les frères kip.

âcres possèdent une saveur enivrante, avec un goût qui n’a rien de désagréable. Son inconvénient est de noircir les dents, de les corroder, de rendre sanguinolentes les muqueuses de la bouche. Par une coutume qui n’est jamais enfreinte, les jeunes gens n’ont pas droit à cette jouissance si recherchée, et c’est aux indigènes d’un certain âge qu’il est permis de mâcher le bétel.

Quant à l’industrie des Néo-Irlandais, elle se borne au tissage des nattes en feuilles de pandanus et à la fabrication de divers objets, de grossières poteries. Et encore est-ce aux femmes, moins paresseuses que les hommes, qu’est dévolu ce soin, sans parler des travaux agricoles ni de la préparation quotidienne de la nourriture.

L’alimentation exige d’ailleurs peu de science culinaire. Les naturels ne mangent point à heure fixe, ou plutôt ils mangent à toute heure. Aussi un voyageur a-t-il pu dire :

« Quel que soit l’animal qui tombe sous la main du sauvage, il est aussitôt jeté sur des charbons ardents, rôti, dévoré, sans même qu’on ait pris la peine de le dépouiller si c’est un quadrupède, ou de le plumer si c’est un oiseau. »

Poissons, tortues marines, poulpes, coquillages de toutes sortes, langoustes, crabes