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en vue de l’île norfolk.

enfant, répondit M. Hawkins. Fuite difficile, oui encore !… Mais pour des criminels qui ne reculent devant rien quand il s’agit de recouvrer leur liberté, tout est possible, même ce qui ne paraît pas l’être.

— y a-t-il donc eu de fréquentes évasions, monsieur Hawkins ?…

— Oui, Nat, et même incroyables ! Ou les convicts parvenaient à s’emparer de quelque embarcation de l’État, ou ils en construisaient secrètement avec des lambeaux d’écorce, et ils n’hésitaient pas à gagner le large…

— Ayant quatre-vingt-dix chances sur cent de périr, déclara M. Gibson.

— Sans doute, répondit M. Hawkins. Aussi, lorsqu’ils rencontraient dans les eaux de l’île quelque navire comme le nôtre, ils avaient bientôt fait de sauter à bord et de se débarrasser de l’équipage… Puis ils s’en allaient pirater à travers les archipels polynésiens, où il n’était pas aisé de retrouver leurs traces…

— Enfin, cela n’est plus à craindre maintenant »… affirma le capitaine Gibson.

On le remarquera, tout ce que venait de dire M. Hawkins, et ce qui était vrai, coïncidait avec les projets formés par Flig Balt et Vin Mod. Bien qu’ils ne fussent pas enfermés à l’île Norfolk, ils avaient les criminels instincts des convicts ; ils ne demandaient qu’à