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V

quelques jours de navigation.


Il était six heures du matin lorsque le James-Cook appareilla toutes voiles dehors. Le capitaine dut évoluer pour se dégager de la baie et sortir par le sinueux goulet. Après avoir contourné la pointe Nicholson, grâce à de multiples virements de bord, il donna dans le détroit, ou le vent contraire soufflait du nord. Mais, quand il fut à la hauteur d’Orokiva, la brise plus marine de l’ouest lui permit de traverser au plus près la vaste échancrure qui creuse le littoral d’Ika-na-Maoui, entre Wellington et New-Plymouth, au delà du cap Egmont.

Le James-Cook, coupant obliquement cette baie, s’était donc éloigné de la terre, et il ne devait la retrouver qu’en latitude du cap susdit.

La distance à parcourir le long de la côte occidentale de l’île du Nord était d’environ cent milles. Avec une brise persistante, elle pouvait être franchie en trois jours. Du reste, étant donnée la direction du vent, il serait impossible de rester en vue du littoral, dont Harry Gibson connaissait parfaitement le relevé hydrographique, et il n’y aurait aucun danger pour le brick de s’en tenir à quelque distance.

Cette première journée s’écoula dans des conditions agréables, M. Hawkins et Nat Gibson, assis près du rouf, s’abandonnaient à cette impression délicieuse de la marche d’un navire. Un peu incliné sous le vent, il se dérobe rapidement aux longues houles