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LES FRÈRES KIP

— Sans doute… Flig Balt, Vin Mod et les recrues du James-Cook… je les ai vus…

— Où…

— À Port-Praslin…

— Quand ?…

— Il y a trois mois…

— Et ils y sont encore ?…

— Non… ils étaient embarqués à bord d’un trois-mâts allemand, le Kaiser, et, après une relâche de quinze jours, ils sont partis de Port-Praslin…

— Pour ?…

— Pour l’archipel des Salomon, et, depuis, je n’en ai plus eu de nouvelles. »

Ainsi Flig Balt et Vin Mod, Len Cannon et ses camarades avaient trouvé un embarquement. Dans quel port ?… on l’ignorait, mais ils formaient une partie de l’équipage du Kaiser. Ce trois-mâts avait relâché quelques semaines auparavant à Port-Praslin. Si donc le maître d’équipage et Vin Mod étaient les assassins du capitaine Gibson, ils n’avaient pas craint de reparaître sur cet archipel, théâtre de leur crime, ainsi que le fit observer M. Zieger.

Et, maintenant, ils étaient partis, partis pour ces parages dangereux où ils voulaient entraîner le brick, et, avec l’aide de leurs compagnons, ils feraient sans doute du Kaiser ce qu’ils n’avaient pu faire du James-Cook !…

Comment désormais retrouver leurs traces à bord d’un navire dont ils auraient changé le nom, sans doute ?… Comment remettre la main sur eux ? Leur absence ne rendait-elle pas impossible la révision de l’affaire Kip ?…

Les choses en étaient là, lorsque, quelques jours après, le 20 juin, le Lloyd mentionna dans ses nouvelles maritimes l’arrivée de l’Illinois à San Francisco, Californie, États-Unis d’Amérique.