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LES FRÈRES KIP

— Je ne dis pas, mon cher Zieger, que le crime doive être attribué à un indigène de l’archipel Bismarck, mais je dis qu’il n’a pas été commis par les frères Kip…

— Par qui alors ?… demanda M. Zieger… Des colons… des matelots ?…

— Oui… des matelots…

— Et de quel équipage, mon cher Hawkins ?… À cette époque, il n’y avait que trois navires dans le port de Kerawara, et pas un seul à Port-Praslin…

— Si… un…

— Lequel ?…

— Le James-Cook

— Quoi !… vous pensez qu’un ou plusieurs hommes du brick seraient les assassins ?…

— Oui, Zieger, et ceux-là mêmes qui ont trouvé sur l’épave de la Wilhelmina l’arme dont s’est servi le meurtrier… ceux-là qui plus tard l’ont introduite dans la valise des frères Kip, où ils avaient déjà mis les papiers et l’argent de Gibson…

— Y avait-il donc dans l’équipage du James-Cook des hommes capables… demanda M. Zieger.

— Il y en avait, déclara M. Hawkins, et entre autres ces hommes que le maître Balt avait embarqués à Dunedin, et qui se sont révoltés contre le nouveau capitaine…

— Et c’est un d’eux qui serait l’assassin ?…

— Non… et j’accuse Flig Balt de ce crime…

— Le maître d’équipage ?…

— Oui… celui que j’avais nommé au commandement du brick en quittant Port-Praslin, et qui, par son impéritie, l’eût perdu, corps et biens, sans l’intervention de Karl Kip !… »

Et il ajouta que Flig Balt devait avoir eu un complice, le matelot Vin Mod.