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III

vin mod à l’œuvre


La distance entre Dunedin et Wellington, à travers le détroit qui sépare les deux grandes îles, est inférieure à quatre cents milles. Si la brise de nord-ouest se maintenait, la mer resterait belle le long de la côte, et, à raison de dix milles par heure, le James-Cook arriverait le surlendemain à Wellington.

Pendant cette courte traversée, Flig Balt parviendrait-il à exécuter ses projets, à s’emparer du brick, après s’être débarrassé du capitaine et de ses compagnons, à l’entraîner vers ces lointains parages du Pacifique, où toute sécurité et toute impunité lui seraient offertes ?…

On sait comment Vin Mod entendait procéder : M. Gibson et les hommes qui lui étaient fidèles seraient surpris et jetés par-dessus le bord avant d’avoir pu se défendre. Mais, dès à présent, il fallait mettre Len Cannon et ses camarades dans le complot, — ce qui ne serait sans doute pas difficile, — les tâter préalablement à ce sujet et s’assurer leur concours. C’est ce que comptait faire Vin Mod pendant cette première journée de navigation, afin d’agir pendant la nuit prochaine, Pas de temps à perdre. En quarante-huit heures, le brick, rendu à Wellington, recevrait comme passagers M. Hawkins et Nat Gibson. Donc, cette nuit ou la suivante, il importait que le James-Cook fût tombé au pouvoir de Flig Balt et de ses complices. Sinon, les chances de réussite seraient infiniment diminuées, et pareille occasion ne se représenterait peut-être pas.