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LES FRÈRES KIP

— Il a cependant quitté le brick pour s’y rendre…, déclara le matelot Burnes.

— Et je l’ai vu prendre le sentier…, ajouta Hobbes.

— Depuis quand est-il parti ?… demanda M. Zieger.

— Depuis une heure à peu près, répondit Vin Mod.

— Il est arrivé un malheur !… » s’écria M. Hawkins.

Et alors ses compagnons et lui de se répandre dans les rues du port, d’aller de comptoir en comptoir, de visiter les tavernes…

La présence du capitaine ne fut constatée nulle part.

Il fallut alors diriger les recherches dans un large rayon à travers la forêt.

Peut-être M. Gibson avait-il gagné l’habitation du gouverneur en faisant quelque détour ?…

Ce fut peine inutile. Après plusieurs heures, MM. Hamburg, Zieger, Hawkins, Nat Gibson, les frères Kip, qui s’étaient joints à eux, durent revenir à bord.

En quelles transes se passa la nuit ! Le capitaine ne reparaissait pas. Le sentier entre le port et l’habitation de M. Hamburg fut sans cesse parcouru, avec des fanaux, avec des torches… Harry Gibson ne se retrouva nulle part…

Nat Gibson s’abandonnait au désespoir. M. Hawkins, non moins désespéré, ne parvenait pas à calmer le jeune homme, éperdu à cette pensée qu’il ne reverrait plus son père…

Ce pressentiment ne le trompait pas.

Au point du jour, la nouvelle se répandit que le cadavre du capitaine Gibson venait d’être découvert dans la forêt, à un demi-mille du port.