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LES FRÈRES KIP

— Cela a pu exiger quelque temps…

— Patience, dit le gouverneur. Nous ne sommes pas à trente minutes près… »

Lorsqu’une demi-heure se fut écoulée. M. Hawkins, M. Zieger et Nat üibson commencèrent à être inquiets.

« Gibson, dit M. Zieger, se serait-il égaré en route ?…

— Ce n’est pas probable, répondit M. Hamburg. Le chemin est tout droit, et il le connaît, car il est venu plusieurs fois à l’habitation…

— Si nous allions au-devant de mon père ?… proposa Nat Gibson en se levant.

— Allons », dit M. Hawkins.

M. Hamburg appela un des serviteurs, qui se munit d’un fanal, et, accompagné de ses invités, il sortit de l’enclos pour s’engager sous la forêt.

L’obscurité était déjà profonde à l’abri de ces épaisses frondaisons qui formaient berceau au-dessus du sentier.

On écouta si quelques pas se faisaient entendre dans la direction du port…

Aucun bruit.

On appela…

Aucune réponse.

Cette partie de la forêt semblait être absolument déserte.

Enfin, après un demi-mille, tous débouchèrent sur la place de Kerawara.

De la principale taverne, vivement éclairée, sortait tout un tapage de buveurs. Si une partie de l’équipage du brick avait déjà regagné le bord, quelques matelots étaient encore attablés dans cette taverne, et, parmi eux, Len Cannon et ses camarades.

Quant à Pieter et à Karl Kip, qui venaient de rentrer, ils étaient assis à l’arrière du James-Cook.