Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
LES FRÈRES KIP

Lorsque M. Zieger et ses compagnons se rapprochaient du rivage, il s’envolait des troupes de stournes et d’hirondelles, des martins-pêcheurs de plusieurs espèces, entre autres l’alcyon, auquel les indigènes ont donné le nom de « kiou-kiou », tête et dos vert brun, ailes aigue-marine et queue de même couleur, longue de six pouces ; puis s’échappaient aussi des souismangas olivâtres à queue jaune, des échenilleurs, des chevaliers gris, des gobe-mouches, « conice, tenouri, kine et roukine », suivant la dénomination mélanésienne. Et, tandis que les tortues rampaient sur le sable, les crocodiles bicarênés, les requins à ailerons se mouvaient entre les passes, et les aigles océaniques planaient dans les airs, leurs larges ailes presque immobiles.

Quant aux grèves, couvertes ou découvertes suivant l’heure des marées dont la hauteur est peu considérable, elles eussent fourni aux conchyliologues d’intarissables richesses en crustacés ou en mollusques, cancres, palémons, crevettes, paqures, ocypodes, cônes, éponges, madrépores, tubipores, disques, casques, trocheus, tridacnes, hyppopes, porcelaines, ovules, haliondes, murex, patelles, huîtres, moules, et, en fait de zoophytes, des holoturies, des actinies, des salpas, des méduses, des acalèphes d’une espèce remarquable.

Mais les coquillages dignes d’attirer plus spécialement l’attention de M. Hawkins et de Nat Gibson furent le scarabe, qui se réfugie de préférence entre les feuilles humides du pancratium, sur le bord des criques ; le bulime et l’hélice, qui recherchent également l’abri des branchages, et une nérite fluviatile dont on retrouve parfois les échantillons à une grande distance des cours d’eau, attachés aux rameaux les plus élevés des pandanus.

Et Nat Gibson de répondre à M. Zieger, à propos de l’un de ces coquillages voyageurs :

« Mais, ce me semble, il est un poisson qui pourrait accompa-