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IX

à travers la louisiade.


Au lendemain, 15 novembre, une trentaine de milles, ce fut tout ce que le James-Cook avait gagné vers le nord-est depuis la veille. La brise était tombée au déclin du jour, Nuit calme et chaude, que passagers et équipage passèrent sur le pont. Dormir dans les cabines par cette température étouffante, cela n’eût pas été possible, même une heure.

Au surplus, le navire suivait alors des parages dangereux, et la surveillance ne devait pas se ralentir un instant.

M. Gibson avait fait établir à l’avant du rouf une tente fixée à des montants le long de la lisse. C’est à l’abri de cette tente que se prenaient les repas, plus agréablement qu’à l’intérieur du carré.

Ce matin-là, pendant le déjeuner, la conversation porta sur ces îles des Louisiades au milieu desquelles le brick devait effectuer la partie périlleuse de sa traversée. Son point le plaçait à quatre cent cinquante milles environ du groupe de la Nouvelle-Irlande. Dans quatre jours, si les calmes ne le retardaient pas. — ce qui arrive fréquemment au cours de la saison chaude entre le Tropique et l’Équateur, — il laisserait tomber l’ancre au mouillage de Port-Praslin.

« Vous avez plusieurs fois parcouru cet archipel des Louisiades ?… demanda Pieter Kip en s’adressant au capitaine.

— Oui… plusieurs fois, lorsque j’allais prendre cargaison à la Nouvelle-Irlande, répondit M. Gibson.