Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
121
LES DEUX FRÈRES.

— Certainement, assura M. Hawkins, et si vous embarquez sur un steamer qui revient en Europe par le canal de Suez, votre retour s’effectuera plus rapidement.

— Ce serait à désirer, répondit Karl Kip.

— En tout cas, monsieur Hawkins, et vous, capitaine, dit Pieter Kip, puisque vous voulez bien nous accepter comme passagers…

— Non point des passagers, mais des hôtes, dit M. Hawkins, et nous sommes heureux de vous offrir l’hospitalité du James-Cook ! »

De nouvelles poignées de main furent échangées. Puis, les deux frères se retirèrent dans leur cabine afin d’y goûter quelque repos, car ils avaient veillé toute la nuit près du foyer de la pointe.

Cependant la petite brise qui avait dissipé les brumes commençait à fraîchir. Les calmes paraissaient être à leur fin, et la mer verdissait dans le sud-est de l’île.

Il convenait d’en profiter ; M. Gibson donna ses ordres pour l’appareillage. Les voiles, qui étaient restées sur leurs cargues, furent amurées. On vira l’ancre au cabestan, et le brick, grand largue, remonta dans la direction du nord-nord-ouest.

Deux heures après, la plus haute cime de l’île Norfolk avait disparu, et le James-Cook mettait le cap au nord-est, de manière à prendre connaissance des terres de la Nouvelle-Calédonie sur la limite de la mer de Corail.