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en route.

« Rien de nouveau ?… demanda-t-il en se plantant devant lui comme un point d’interrogation.

— Rien, Summy, si ce n’est que nos préparatifs sont achevés.

— Ainsi tu t’es procuré…

— Tout, sauf les vivres que nous trouverons en route, répondit Ben Raddle. Je ne me suis occupé que des vêtements. Quant aux armes, tu as les tiennes, et j’ai les miennes. Deux bons fusils dont nous avons l’habitude et l’équipement complet du chasseur. Mais, comme il n’est pas possible de renouveler là-bas sa garde-robe, voici les divers objets d’habillement que nous emportons chacun par prudence : chemises de flanelle, camisoles et caleçons en laine, jersey d’épais tricot, costume de velours à côtes, pantalons de gros drap et pantalons de toile, costume de toile bleue, veste de cuir avec fourrure en dedans et capuchon, vêtement imperméable de marin avec coiffure idem, manteau en caoutchouc, six paires de chaussettes ajustées et six paires de chaussettes d’un numéro plus grand, mitaines fourrées et gants de cuir, bottes de chasse à gros clous, mocassins à tiges, raquettes, mouchoirs, serviettes…

— Eh ! s’écria Summy Skim en levant les mains vers le ciel, veux-tu donc créer un bazar dans la capitale du Klondike ? En voilà pour dix ans !

— Non, deux ans seulement !

— Seulement, répéta Summy. « Seulement » est tout bonnement épouvantable. Voyons, Ben, il ne s’agit que d’aller à Dawson City, de céder le claim 129 et de revenir à Montréal. Il ne faut pas deux ans pour cela, que diable !

— Sans doute, Summy, si on nous donne du claim 129 ce qu’il vaut.

— Et si on ne nous le donne pas ?

— Nous aviserons, Summy ! »

Dans l’impossibilité d’obtenir une autre réponse, Summy Skim n’insista pas.