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un règlement de comptes.

— Vous avez raison, Edith, reconnut Summy d’un ton peu convaincu.

Mais il avait décidément un vrai chagrin. Un soupir plus gros que le précédent gonfla de nouveau sa poitrine.

« Oui, dit-il encore, les voilà partis. Jusqu’où iront-ils ainsi ?

Edith souleva, puis laissa retomber sa main, acceptant du geste l’avenir quel qu’il fût.

« Je connais mon Ben, reprit Summy. Il ne sera pas à Montréal depuis huit jours qu’il aura la nostalgie des aventures. Il voudra repartir, et je crains bien qu’il n’entraîne votre cousine, déjà si peu disposée à voir la vie d’une manière raisonnable.

— S’ils partent, répondit Edith, ils finiront toujours par revenir. Nous les attendrons au logis.

— Ce n’est pas gai, ça, Edith.

— Mais c’est utile, Summy. Pendant qu’ils courront le monde, nous, nous garderons leur maison.

Summy eut un dernier soupir.

— Et nous élèverons leurs enfants, » dit-il, sans bien se rendre compte de ce que sa réponse contenait à la fois de profondeur comique et de sublime abnégation.