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le volcan d’or.

Or, le début de la belle saison, pour peu qu’il soit précoce, se fait dans la seconde moitié de mai. Donc, à cette époque, si l’exploitation du claim 129 chômait plus de quinze jours, la propriété de Josias Lacoste reviendrait au Dominion, et, très vraisemblablement, le syndicat américain ne manquerait pas de signaler à l’Administration tout motif de déchéance de la propriété qu’il convoitait.

« Tu comprends, Summy, déclara Ben Raddle, qu’il ne faut pas nous laisser devancer.

— Je comprends tout ce que tu veux que je comprenne, mon cher ami, répondit Summy Skim.

— D’autant plus que j’ai parfaitement raison, ajouta l’ingénieur.

— Je n’en doute pas, Ben. D’ailleurs, je ne répugne en aucune façon à quitter Montréal tout de suite, si cela doit nous permettre d’y revenir plus tôt.

— Nous ne serons au Klondike que le temps nécessaire, Summy.

— C’est entendu, Ben. À quelle date le départ ?..

— Le 2 avril, répondit Ben Raddle. Dans une dizaine de jours.

Summy Skim, les bras croisés, la tête penchée, eut fort envie de s’écrier : « Quoi !.. Si tôt !.. » Mais il se tut, puisque gémir n’eût servi à rien.

Au surplus, Ben Raddle agissait sagement en fixant le 2 avril comme date extrême du départ. Son itinéraire sous les yeux, il s’embarqua dans une série d’observations, hérissées de chiffres qu’il maniait avec une incontestable compétence.

— Pour nous rendre au Klondike, dit-il, nous n’avons pas à choisir entre deux routes, puisqu’il n’y en a qu’une. Peut-être un jour ira-t-on rejoindre le Yukon en passant par Edmonton et le fort Saint-John et en suivant la Peace River, qui traverse, au nord-est de la Colombie, le district du Cassiar…