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le volcan d’or.

— Oui. Le gisement qui nous appartient.

— Le Golden Mount n’appartient à personne, protesta Hunter. Il est à tout le monde.

— Non, répliqua Ben Raddle. Il est aux premiers occupants.

— Il ne s’agit pas de l’avoir occupé le premier, s’écria Hunter.

— Vraiment ! De quoi s’agit-il donc ?

— De pouvoir le défendre.

— Nous sommes prêts, déclara l’ingénieur avec calme.

— Une dernière fois, reprit Hunter que le sang-froid abandonnait peu à peu, voulez-vous nous céder la place ?

— Venez la prendre, » répondit Ben Raddle.

Sur un signe de Malone, des coups de feu éclatèrent. Aucun n’atteignit ni Ben Raddle, ni Summy Skim, qui se rabattirent vers le petit bois. Avant de disparaître sous les arbres, Summy Skim se retourna, épaula vivement et tira sur Hunter.

Le Texien, en se jetant de côté, put éviter la balle qui alla frapper mortellement un de ses hommes.

Des deux côtés crépita la fusillade. Mais les compagnons de Ben Raddle, abrités derrière les arbres, n’en souffrirent pas à beaucoup près autant que les assaillants. Il y eut quelques blessés parmi les premiers, il y eut des morts parmi les seconds.

Hunter comprit qu’il risquait de laisser décimer sa bande, s’il ne parvenait pas à franchir le canal. Il ordonna à ses hommes de se coucher sur le sol. Les terres rejetées sur les berges formaient une sorte d’épaulement qui permettait de s’abriter à la condition de rester étendu. Dans cette position, il était possible de diriger impunément un feu nourri contre le bois, d’où personne ne pouvait plus sortir sans danger.

Ainsi soutenus, Malone et deux des siens, sur l’ordre de Hunter, se dirigèrent vers le barrage en rampant sur le sol. Ils l’atteignirent sans dommage, et, à l’abri derrière les roches de la barricade, ils commencèrent à détacher peu à peu les pierres, qui retombaient dans le canal.