Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/433

Cette page a été validée par deux contributeurs.
397
avant la bataille.

Au moment d’atteindre le but, voilà que la mauvaise chance se déclarait contre lui ! Et quelle responsabilité n’aurait-il pas encourue, responsabilité dont il sentait maintenant tout le poids, s’il ne pouvait résister à la bande de Hunter ! N’était-ce point par sa volonté que s’était organisée cette expédition ? N’avait-il pas été l’instigateur de cette campagne qui menaçait de finir si malheureusement ? N’avait-il pas obligé, pour ainsi dire, Summy Skim à passer une seconde année dans les contrées perdues du Dominion ?

Dès cinq heures du matin, Ben Raddle et le Scout franchirent de nouveau le canal. Ils revinrent sans avoir rien remarqué d’anormal.

Le temps paraissait fixé au beau, et le baromètre se tenait au-dessus de la moyenne. Un vent frais, venant du large, adoucissait la température, qui sans cela eût été assez élevée. Cette fraîche brise rabattait vers le Sud les vapeurs du cratère, qui parurent à l’ingénieur et à Bill Stell moins épaisses et moins fuligineuses que la veille.

« L’action volcanique tendrait-elle à décroître ? demanda Ben Raddle.

— Ma foi, répondit le Scout, si le cratère s’éteignait, voilà ce qui simplifierait notre besogne.

— Et aussi celle de Hunter, » répliqua l’ingénieur.

Dans l’après-midi, Neluto, à son tour, poussa une pointe du côté de la plaine. Il était accompagné de Stop, qui ne se ressentait presque plus de sa blessure. Si l’un des hommes de Hunter s’était aventuré jusqu’à la base du mont, l’intelligent animal saurait bien le dépister.

Vers trois heures, Ben Raddle, Summy Skim et le Scout observaient la berge du rio, près de l’endroit où la saignée devait être faite, lorsqu’ils furent soudain mis en éveil. Des aboiements retentissaient dans la plaine, où l’Indien et Stop avaient été en reconnaissance.