Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/426

Cette page a été validée par deux contributeurs.
390
le volcan d’or.

— Mais que viennent-ils faire ? demanda le Scout. Connaissent-ils l’existence du Golden Mount ? Savent-ils qu’une caravane de mineurs s’est transportée jusque-là ?

— Je me posais les mêmes questions, mon brave Bill, répondit Summy Skimm. J’ai fini par avoir réponse à toutes.

En ce moment, le Scout fit signe à Summy Skim de se taire. Il avait cru entendre un bruit au dehors, et, sortant de la tente, il alla observer les environs du campement.

La vaste plaine était déserte. Aucune troupe ne s’approchait de la montagne, dont les ronflements troublaient seuls le silence de la nuit.

Dès que le Scout fut revenu prendre sa place, Summy Skim continua de la sorte :

« Les deux Texiens vinrent précisément s’asseoir sur la lisière de la clairière, à dix pas du buisson derrière lequel nous étions cachés. D’abord, ils parlèrent d’un chien qu’ils avaient rencontré, et je comprends maintenant qu’il s’agissait du nôtre. « C’est une singulière rencontre au milieu de cette forêt, dit Hunter. Il n’est pas possible qu’il se soit risqué seul à pareille distance de tout centre habité. » — « Il y a des chasseurs par ici ! répondit Malone, ce n’est pas douteux. Mais où sont-ils ?.. Le chien se sauvait dans cette direction. » Malone tendait en même temps la main du côté de l’Est. — « Eh ! s’écria alors Hunter, qui nous dit que ce sont des chasseurs ? On ne s’aventure pas si loin à la poursuite des ruminants ou des fauves. » — « Tu as raison, Hunter, approuva Malone, il y a par ici des mineurs en quête de nouveaux gisements. » — « Que nous mettions la main dessus, riposta Hunter, et ils verront ce qui leur en restera. » — « Pas seulement de quoi remplir un plat ou une écuelle, » répliqua Malone, en scandant son rire d’abominables jurons…

« Un silence suivit, puis les deux bandits se remirent à causer, et c’est ainsi que j’appris tout ce que nous avions intérêt à savoir.