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le volcan d’or.

— En route, alors ! s’écria Ben Raddle rassuré.

Summy protesta.

— Laisse-moi au moins le temps de remercier mademoiselle Jane. Elle m’a sauvé la vie, tout simplement.

Jane Edgerton prit son air le plus pincé.

— Inutile, dit-elle. Nous sommes quittes. Vous me permettrez, toutefois, de vous faire remarquer, dût cela modifier vos idées, que les femmes peuvent être parfois bonnes à quelque chose. »

Summy aurait eu mauvaise grâce à le contester. Aussi en convint-il chaleureusement, puis l’ascension fut reprise et s’acheva sans autre incident.

Les jours continuèrent de couler sans qu’aucune modification se produisit. Aucune flamme, aucun jet de matière éruptive ne s’échappaient de la bouche du Golden Mount.

On arriva au 20 juin.

On imaginera, sans peine, dans quelle impatience vivaient Ben Raddle et ses compagnons. Cette impossibilité de rien tenter, cette passivité qui leur était imposée, les énervaient au plus haut degré. L’installation terminée, les prospecteurs n’avaient rien à faire, et un lourd ennui pesait sur le campement.

La personne la plus occupée était à coup sûr Jane Edgerton, qui avait pris la haute main sur le département de la cuisine. Assurer la nourriture de vingt et une personnes n’est pas une sinécure, et cela suffit à remplir une existence.

Il arriva pourtant à la fidèle intendante de manquer à sa fonction. Ce jour-là, au moment où l’ascension quotidienne l’amenait au sommet du Golden Mount, avec Ben Raddle et le Scout, il s’éleva un épais brouillard qui s’opposa à la descente. Il fallut rester des heures dans cette situation, au grand chagrin de Jane préoccupée du déjeuner de ses compagnons.

S’il lui avait été donné de voir ce qui se passait au campement, elle eût été moins inquiète. Un suppléant s’était trouvé, et ce suppléant n’était autre que Summy. La même cause qui rete-