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le volcan d’or.

Chilkoot, la navigation à travers les lacs et sur la Lewis River, avaient pu s’effectuer plus tôt que de coutume et dans des conditions favorables. Ainsi que cela avait été convenu huit mois auparavant, Bill Stell venait se mettre à la disposition des deux cousins pour les reconduire à Skagway, d’où le steamboat les ramènerait à Vancouver.

Bill Stell ne se montra pas très surpris en apprenant que les projets de Ben Raddle étaient à ce point modifiés. Il savait trop que poser le pied sur le sol du Klondike, c’est risquer d’y prendre racine. Si l’ingénieur n’en était pas tout à fait là, du moins ne semblait-il pas près de boucler sa valise pour Montréal !

« Ainsi ?.. dit le Scout à Summy Skim.

— C’est comme ça, mon brave Bill. »

Et ce fut toute la réponse de Summy.

Celui-ci fut cependant moins concis, lorsqu’il apprit que Bill Stell acceptait de faire la nouvelle campagne. Abondamment, il exprima le plaisir que sa décision lui causait.

C’était là une bonne idée, en effet. Ben Raddle avait eu raison de penser qu’il ne pouvait trouver de concours plus sûr que celui du Scout, et, pour le décider, il lui avait fait connaître le véritable but de l’expédition. Le secret du Français Jacques Ledun, qu’il avait jalousement gardé vis-à-vis de tous, ce secret que Summy Skim et les deux cousines Edgerton étaient seuls à connaître jusqu’alors, il n’hésita pas à le confier à Bill Stell, en qui il avait la plus absolue confiance.

Tout d’abord, celui-ci refusa de croire à l’existence du Golden Mount. Il avait entendu parler de cette légende et n’admettait pas qu’on pût lui accorder la moindre créance. Mais, lorsque Ben Raddle lui eut raconté l’histoire de Jacques Ledun, lorsqu’il lui eut montré la carte où figurait le Volcan d’Or, le Scout se montra moins sceptique, et, peu à peu, la conviction qui animait l’ingénieur emporta la sienne.

« Enfin, Scout, conclut Ben Raddle, il y a là des richesses