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circle city.

— C’est dans le Nord et au voisinage de l’Océan, affirma-t-il un jour, que l’or se trouve en abondance. Avant peu, on comptera sur le littoral les mineurs par milliers.

— Il n’y a qu’une chose à faire, répondit Hunter : les y devancer.

— Sans doute, répliqua Krarak. Encore faut-il connaître la situation des gisements.

— Tu en connais, toi ?

— Plusieurs. Mais le pays est difficile… on peut s’y égarer pendant des mois, et passer auprès des claims sans les voir… Un surtout, et quel claim… Ah ! si j’étais libre !..

Hunter le regarda bien en face.

— Que ferais-tu, si tu étais libre ? demanda-t-il.

— J’irais là où j’allais lorsque j’ai été pris, répondit Krarak.

— Où donc ?

— Là où l’or se ramasse à la brouette ! » déclara l’Indien avec emphase.

Hunter eut beau le presser de questions, Krarak ne s’avança pas davantage. Il en avait dit assez, d’ailleurs, pour enflammer la cupidité de son interlocuteur.

Hunter et Malone, convaincus que Krarak connaissait des gisements dans le voisinage de la mer Polaire, eurent tous deux la même pensée qu’il fallait lui faire dévoiler tout ce qu’il savait, en vue de la prochaine campagne. De là, d’interminables entretiens, dont les deux Texiens ne retirèrent aucun profit. Si l’Indien continua d’être affirmatif sur l’existence des placers, il garda toujours un silence absolu sur leur situation exacte.

Avec les dernières semaines d’avril était arrivée la fin d’un hiver qui avait été aussi dur à Circle City qu’à Dawson. Les prisonniers avaient beaucoup souffert. Hunter et ses compagnons attendaient impatiemment d’être remis en liberté, bien résolus à entreprendre une expédition vers les hautes régions du continent américain.