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le volcan d’or.

— C’est entendu, dit-il.

— Voici la carte, répliqua Jane en offrant le parchemin déplié.

Ben Raddle y jeta un coup d’œil rapide, puis, à l’intersection de la croix rouge, il traça un parallèle qu’il numérota 68° 37′.

— Les coordonnées sont complètes, maintenant, déclara-t-il d’un air satisfait. On irait les yeux fermés au Volcan d’Or.

— Le Volcan d’Or ? répéta Jane. Jacques Ledun avait déjà prononcé ce nom.

— C’est celui d’une montagne extraordinaire que j’irai visiter…

— Que nous irons, rectifia Jane.

— Que nous irons visiter au printemps, concéda l’ingénieur.

Ben Raddle mit alors Jane Edgerton au courant de ce que lui avait confié Jacques Ledun. Il lui révéla, ou plutôt lui confirma l’existence d’une véritable montagne d’or, le Golden Mount, inconnue de tous et que celui-ci avait découverte en compagnie d’Harry Brown. Il lui apprit comment, contraints à revenir à cause du manque de matériel, les deux aventuriers, qui rapportaient néanmoins de magnifiques preuves de leur trouvaille, avaient été attaqués sur la route du retour par une bande d’indigènes qui avaient tué l’un et réduit l’autre au plus affreux dénûment.

— Et vous n’avez pas douté de la vérité d’une si fabuleuse histoire ? demanda Jane quand Ben Raddle eut achevé son récit.

— J’ai été sceptique d’abord, reconnut celui-ci. Mais l’accent de sincérité de Jacques Ledun a eu vite raison de mon scepticisme. L’histoire est vraie, soyez-en certaine. Cela ne veut pas dire, bien entendu, que nous soyons sûrs d’en pouvoir tirer parti. Le grand danger en ces sortes d’affaires est d’être devancé par d’autres. Si le Golden Mount n’est pas connu au sens propre du mot, on a cependant sur son existence des notions transmises par tradition et considérées comme légendaires. Il suffirait d’un prospecteur plus crédule et plus audacieux que les autres pour transformer la légende en belle et bonne réalité. Là est le danger, auquel nous