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le volcan d’or.

s’efforçant de comprendre les mots presque inintelligibles que balbutiaient les lèvres du mourant.

— La carte… disait Jacques Ledun.

— La voici, répondit vivement Jane, en rendant le document à son légitime propriétaire.

Comme il l’avait fait une première fois, celui-ci repoussa le papier du geste.

— Je la donne… murmura-t-il. Là… la croix rouge… un volcan d’or…

— Vous donnez votre carte ?.. à qui ?

— Vous…

— À moi ?..

— Oui… À la condition… que vous pensiez… à ma mère.

— Votre mère ?.. Vous voulez me recommander votre mère ?

— Oui…

— Comptez sur moi. Mais que dois-je faire de votre carte ? Je n’en puis comprendre le sens.

Le mourant parut se recueillir, puis, après un moment de silence :

— Ben Raddle… dit-il.

— Vous voulez voir M. Raddle ?

— Oui. »

Quelques instants plus tard, l’ingénieur était au chevet du malade, qui, d’un signe, fit comprendre à Jane Edgerton qu’il désirait rester seul avec lui.

Alors, après avoir cherché à tâtons la main de Ben Raddle, Jacques Ledun dit :

« Je vais mourir… ma vie s’en va… je le sens…

— Non, mon ami, protesta Ben Raddle. Nous vous sauverons.

— Je vais mourir, répéta Jacques Ledun. Approchez-vous… Vous m’avez promis de ne pas abandonner ma mère… J’ai foi en vous… Écoutez, et retenez bien ce que je vais vous dire.

D’une voix qui s’affaiblissait par degrés, mais claire, la voix