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le volcan d’or.

— Je suis sûr que tu aurais la main heureuse ! soupirait Ben Raddle avec une expression de regret.

Un jour, pourtant, Summy Skim se laissa fléchir. Docilement, il prit le plat, y versa de la terre qui venait d’être extraite de l’un des puits, et, après avoir transformé cette terre en vase liquide, il l’écoula peu à peu.

Pas la moindre trace de ce métal que Summy Skim ne cessait de maudire !

— Bredouille ! dit-il. Pas même de quoi me payer une pipe de tabac ! »

Summy était plus heureux à la chasse. Bien que le hasard de la poursuite l’amenât presque tous les jours — comme s’il l’eût fait exprès ! — jusqu’au claim 127 bis, où il perdait un temps précieux, en attendant que Jane Edgerton cessât le travail, il revenait en général le carnier abondamment garni. Que ce persistant succès fût dû à ses talents de chasseur, il n’y avait pas lieu d’en douter, mais l’abondance du gibier de poil et de plume dans les plaines et dans les gorges voisines y était aussi pour quelque chose. À défaut d’orignals, dont il n’avait pu réussir à apercevoir un seul échantillon, les caribous se rencontraient fréquemment dans les bois. Quant aux bécassines, aux perdrix de neige, aux canards, ils pullulaient à la surface des marécages des deux côtés du Forty Miles Creek. Summy Skim se consolait donc de son séjour prolongé au Klondike, non sans regretter la giboyeuse campagne de Green Vaylle.

Pendant la première quinzaine de juillet, le lavage donna de meilleurs résultats. Le contre-maître était enfin tombé sur la véritable couche aurifère qui devenait plus riche en se rapprochant de la frontière. Les plats et les rockers produisaient une somme importante en grains d’or. Bien qu’aucune pépite de grande valeur n’eût été recueillie, le rendement de cette quinzaine ne fut pas inférieur à trente-sept mille francs. Voilà qui justifiait les dires de Lorique et qui devait surexciter l’ambition de Ben Raddle.