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le volcan d’or.

— Et tu lui donneras ton avis autorisé ?

— Dès demain. Au besoin je ferai appel aux lumières de Lorique, qui est plus pratique que moi de ces régions.

— C’est très bien, Ben, et tu es un bon garçon. Quant à vous, mademoiselle, votre fortune est faite, déclara Summy avec conviction.

Ben Raddle estima le moment opportun pour faire part à son cousin de sa décision.

— Et la nôtre aussi, Summy, insinua-t-il sans oser le regarder en face.

— La nôtre ?

— Oui. Puisque après tout il faut attendre que la question de ce maudit méridien soit tranchée, j’ai pris le parti d’exploiter jusque-là. Dès demain Lorique recrutera du personnel.

Ben Raddle s’attendait à une explosion. Il tomba des nues en entendant son cousin dire d’un air bonasse :

— C’est une excellente idée, Ben !.. Excellente, en vérité !

Puis, délaissant aussitôt ce sujet, comme s’il eût été dénué d’importance, Summy ajouta :

« À propos, Ben, je me suis permis d’offrir l’hospitalité nocturne de notre maison à mademoiselle Jane, qui en est réduite à coucher à la belle étoile. Tu n’y vois pas d’inconvénient, je suppose ?

— En voilà une question ! fit Ben. Notre maison est à la disposition de miss Edgerton, c’est évident.

— Tout est donc pour le mieux, dit Summy. Et, dans ces conditions, je suis d’avis…

— Que ?..

— Que nous fassions faire à notre voisine le tour du propriétaire, acheva joyeusement Summy, qui, sans attendre de réponse, se mit en marche, entraînant avec lui Jane Edgerton, et suivi de Ben Raddle abasourdi du détachement de son cousin.