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le volcan d’or.

d’emporter leurs fusils de chasse. Mais ils n’eurent point l’occasion de s’en servir.

Au surplus, la contrée n’était pas déserte. On y rencontrait des mineurs employés aux claims des montagnes, dont certains produisent jusqu’à mille francs par jour et par homme.

Dans l’après-midi, la carriole atteignit Fort Reliance, bourgade très animée à cette époque. Fondé par la Compagnie de la Baie d’Hudson, pour l’exploitation des fourrures et sa défense contre les tribus indiennes, Fort Reliance, comme beaucoup d’établissements du même genre, n’a plus la destination d’autrefois. Depuis la découverte des mines d’or, la station militaire s’est transformée en entrepôt d’approvisionnement.

Les deux cousins firent à Fort Reliance la rencontre du major James Walsh, commissaire général des territoires du Yukon, en tournée d’inspection.

C’était un homme d’une cinquantaine d’années, excellent administrateur, installé depuis deux ans dans le district. Le gouverneur du Dominion l’y avait envoyé à l’époque où les gisements aurifères commençaient à être assiégés par ces milliers d’émigrants dont l’exode ne semblait pas devoir prendre fin de sitôt.

La tâche était malaisée. Concessions sur lesquelles il fallait statuer, lotissement des claims, redevances à recouvrer, bon ordre à maintenir dans cette région que les Indiens ne laissaient pas envahir sans protestation et parfois sans résistance, mille difficultés surgissaient et renaissaient tous les jours.

À ces ennuis courants, s’ajoutait aujourd’hui la contestation au sujet du cent quarante et unième méridien, contestation qui rendait nécessaire un nouveau travail de triangulation. C’était précisément cette affaire qui motivait la présence du major James Walsh dans cette partie Ouest du Klondike.

« Qui a soulevé cette question, monsieur Walsh ? demanda Ben Raddle.