Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
vers le nord.

Entre les icefields ou champs de glace sinuaient des passes praticables pour un bateau à la condition d’allonger le parcours.

Vers la fin du jour, la température remonta encore ; le dégel s’accentua ; quelques glaçons commencèrent à se détacher des rives et à s’éloigner vers le Nord. Donc, à moins d’une vive reprise du froid pendant la nuit, on atteindrait l’extrémité septentrionale du lac sans trop de difficultés.

Le thermomètre ne baissa pas pendant la nuit, et, au lever du jour, le 2 mai, Bill Stell constata que la navigation pourrait s’opérer dans des conditions assez favorables. La brise, qui soufflait du Sud, permettrait, si elle persistait, d’employer la voile vent arrière.

Lorsque, dès l’aube, le Scout avait voulu embarquer dans le bateau les bagages et les provisions, il avait constaté que la besogne était faite. Dès la veille, Edith et Jane s’en étaient chargées. Sous leur direction, tout avait été arrimé avec une perfection que le Scout n’eût certainement pas atteinte. Le moindre coin était employé, et tous les colis, du plus gros au plus petit, s’alignaient en ordre merveilleux, agréables à voir, faciles à retirer.

Quand les deux cousins l’eurent rejoint sur la rive, il leur fit part de la surprise qu’il avait éprouvée.

« Oui, répondit Ben Raddle, elles sont étonnantes toutes les deux. L’activité, la perpétuelle bonne humeur de miss Jane, l’invincible et douce fermeté de miss Edith, ont quelque chose de surprenant, et je commence à craindre d’avoir réellement fait une bonne affaire,

— Quelle affaire ? demanda Bill Stell.

— Vous ne comprendriez pas… Mais dites-moi, Scout, reprit Ben Raddle, que pensez-vous du temps ? En avons-nous fini avec l’hiver ?

— Je ne voudrais pas me prononcer d’une manière absolue, répondit le Scout. Il semble pourtant bien que les lacs et les