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des factoreries allemandes, anglaises et américaines.

C’était là que Max Huber et John Cort s’étaient connus cinq ou six ans plus tôt et liés d’une solide amitié. Leurs familles possédaient des intérêts considérables dans la factorerie américaine de Glass. Tous deux y occupaient des emplois supérieurs. Cet établissement se maintenait en pleine fortune, faisant le trafic de l’ivoire, des huiles d’arachides, du vin de palme, des diverses productions du pays : telle la noix du gourou, apéritive et vivifiante ; telle la baie de kaffa, d’arôme si pénétrant et d’énergie si fortifiante, l’une et l’autre largement expédiées sur les marchés de l’Amérique et de l’Europe.

Trois mois auparavant, Max Huber et John Cort avaient formé le projet de visiter la région qui s’étend à l’est du Congo français et du Cameroun. Chasseurs déterminés, ils n’hésitèrent pas à se joindre au personnel d’une caravane sur le point de quitter Libreville pour cette contrée où les éléphants abondent au-delà du Bahar-el-Abiad, jusqu’aux confins du Baghirmi et du Darfour. Tous deux connaissaient le chef de cette caravane, le Portugais Urdax, originaire de Loango, et qui passait, à juste titre, pour un habile trafiquant.

Urdax faisait partie de cette Association des