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— À notre tour bientôt… dit Khamis.

— Ce serait regrettable ! répliqua froidement Max Huber.

— Encore une fois, cher ami, je suis bien de votre avis », déclara John Cort.

Que faire ?… Les éléphants, piétinant le tertre, secouaient les autres arbres, agités comme sous le souffle d’une tempête. L’horrible fin d’Urdax n’était-elle pas réservée à ceux qui lui auraient survécu quelques minutes à peine ?… Voyaient-ils la possibilité d’abandonner le tamarin avant sa chute ?… Et, s’ils se risquaient à descendre, pour gagner la plaine, échapperaient-ils à la poursuite de cette harde ?… Auraient-ils le temps d’atteindre la forêt ?… Et, d’ailleurs, leur offrirait-elle toute sécurité ?… Si les éléphants ne les y poursuivaient pas, ne leur auraient-ils échappé que pour tomber au pouvoir d’indigènes non moins féroces ?…

Cependant, que l’occasion se présentât de chercher refuge au-delà de la lisière, il faudrait en profiter sans une hésitation. La raison commandait de préférer un danger non certain à un danger certain.

L’arbre continuait à osciller, et, dans une de ces oscillations, plusieurs trompes purent atteindre ses branches inférieures. Le foreloper et ses deux compagnons furent sur le point de lâcher prise tant les secousses