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Chacun réclamait un ordre d’Urdax, ordre qu’il ne se résolvait pas à donner.

Enfin il s’écria :

« Le chariot… le chariot !… Mettons-le à l’abri derrière le tertre… Peut-être sera-t-il protégé…

— Trop tard, répondit le foreloper.

— Fais ce que je te dis !… commanda le Portugais.

— Comment ?… » répliqua Khamis.

En effet, après avoir brisé leurs entraves, sans qu’il eût été possible de les arrêter, les bœufs de l’attelage s’étaient sauvés, et, affolés, couraient même au-devant de l’énorme troupeau qui les écraserait comme des mouches.

À cette vue, Urdax voulut recourir au personnel de la caravane :

« Ici, les porteurs !… cria-t-il.

— Les porteurs ?… répondit Khamis. Rappelez-les donc, car ils prennent la fuite…

— Les lâches ! » s’écria John Cort.

Oui, tous ces noirs venaient de se jeter dans l’ouest du campement, les uns emportant des ballots, les autres chargés des défenses. Et ils abandonnaient leurs chefs en lâches et aussi en voleurs !

Il n’y avait plus à compter sur ces hommes. Ils ne reviendraient pas. Ils trouveraient asile dans les villages indigènes. De la caravane